
Sous l’em-Prise de l’inconscient
Comme un enfant gâté insouciant
Tu joues dans ta cour
Une cour que tu as nommée Beyrouth
Empilant des sacs de sables, érigeant des barricades
Des murs mous qui ne cessent de s'élever
Sur lesquels tu multiplies les trous et tu les comptes
Mais ensuite tu arrêtes de compter
Au milieu des rires aux éclats et des rires aux larmes
Des échos d'hilarité dédaigneuse et des balles hurlantes se mêlent
Une scène rembobinée sans arrêt
Et moi, et eux continuons à respirer essoufflés
Enlisés dans une scène vicieuse
Écrasés d’une torpeur pesante
De loin, les sacs de sables continuent à croître
Beyrouth, mon labyrinthe
Beyrouth la ville d’un mille et un sacs de sable
Si poétiques qu’ils paraissaient, perforés,
Immortalisés partout dans le monde, en mille et une images
Et dans les trous noirs,
Une petite fille perçoit des yeux aux regards implorants d’une ville apeurée
Et l’enfant insouciant qui en ricane devient mille et un
Et tous ensembles poursuivent leur jeu hautain